Quartiers en Cultures, une valorisation des pratiques et identités culturelles pour une société inclusive

publié le 2 août 2017
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Résumé

La Fédération des centres sociaux et socioculturels de Paris a mis en place en 2016 son premier festival culturel des habitants nommé Quartiers en Cultures. Ce festival a pour ambition de donner à voir la culture telle qu’elle est vécue dans ces quartiers dits « populaires » et de la faire entendre, voir comme une multiplicité de savoir-faire, compétences, capacités détenues par les habitants. Permettre aux habitants des quartiers dits populaires de mettre en avant, de valoriser leur culture, c’est créer un sentiment d’appartenance à une société qui évolue, qui se transforme, mais qui a tendance à rester figée sur une histoire nationale dont certains se sentent exclus. C’est ainsi, à travers la reconnaissance sociale de ces actions culturelles, que la culture pourra remplir efficacement son rôle inclusif.

 

 

L'action en images

Quelle est la situation de départ qui a motivé le projet ?

Paris dispense une offre culturelle très importante de par le nombre d’établissements culturels qu’elle compte. Ainsi, pour les habitants des quartiers populaires, l’accès à la culture, telle qu’elle est perçue aujourd’hui, se limite souvent à une forme de consommation. De fait, ils se retrouvent dans une forme de culture transmise et sont relégués dans le rôle que leur attribue l’institution, c’est-à-dire le « public du champ social ». De même, quand il est demandé aux associations de proximité de travailler avec ces habitants, l’objectif fixé est de leur donner accès à la culture. Ce discours stigmatisant sous-entend que ces habitants n’auraient pas de culture. Ainsi, les centres sociaux et socioculturels deviennent pour les institutions des réservoirs et pourvoyeurs de « publics du champ social » et l’on annihile alors toute capacité des habitants à mettre en scène leur propre culture. Et quand ils le font, l’action est cantonnée à de l’animation socioculturelle, de l’animation de la vie sociale, enlevant ainsi toute la dimension politique qu’ils pourraient vouloir y mettre.

Donner à voir et à entendre les pratiques et identités culturelles des habitants des quartiers populaires permet de leur donner une légitimité et une visibilité sur cette question et de décloisonner le social, le culturel et le politique. C’est à travers ce chemin que des habitants, petit à petit, pourront reprendre du pouvoir sur leur vie.

C’est la fédération des centres sociaux et socioculturels de Paris qui est à l’initiative du projet. Le festival a lieu de mi-mai à début juillet sur plusieurs quartiers de Paris (11 en 2016 et 23 en 2017).

Qu'avez-vous mis en place ?

Le festival se déroule en plusieurs étapes :

  • Mobilisation du réseau : Le réseau parisien est composé de 29 centres sociaux. Il s’agit de les mobiliser afin de les faire participer à Quartiers en Cultures. En 2016, ce sont 11 centres qui ont participé, et en 2017, 20. Il leur est demandé de mettre en oeuvre un événement spécifique (qui peut-être inclus dans une fête de quartier) qui aura lieu au printemps et qui met en avant des pratiques culturelles d’habitants. Cet événement, dans la mesure du possible, doit avoir lieu sur l’espace public. Le centre social est porteur de l’événement et doit trouver le financement pour son projet. La programmation devant être transmise à l’imprimeur, il faut que chaque programmation nous soit parvenue au moins 1,5 mois avant le début du festival.
  • Des rencontres régulières entre les acteurs du festival : Chaque mois, nous organisons une rencontre entre les porteurs des événements, afin qu’ils puissent échanger sur ce qu’ils préparent, s’inspirer les uns les autres, mais surtout élaborer une identité commune du festival. Il est important qu’il y ait une appropriation de ce qu’est le festival et du message qu’il veut faire passer.
  • Un travail sur la communication et la visibilité du festival : L’enjeu, dans une ville comme Paris, où la place de la culture est prépondérante, est de faire admettre que ces pratiques soient culturelles. C’est aussi de mettre en avant le travail mené par les centres sociaux et socioculturels, très peu identifiés par le grand public et par bon nombre d’institutionnels. Nous mettons donc beaucoup d’énergie à élaborer des éléments de communication de qualité, tant sur les réseaux sociaux que sur la plaquette. Cette dernière, éditée à 15 000 exemplaires, est distribuée dans tous les lieux stratégiques parisiens.
  • Des outils de restitution : Sur les deux éditions, nous nous sommes appuyés sur l’outil vidéo pour donner à voir ce que pouvait produire un tel festival. C’est Wilfried Jude, ancien de Passeurs d’images, qui travaille pour nous. Il a réalisé en 2016 une dizaine de pastilles vidéos, et en 2017 6 web-séries de 4 épisodes chacune. Tous ces éléments sont visibles sur le site du festival. Ces films font maintenant partie de nos éléments de communication. Ce travail nécessite une longue préparation avec le réalisateur et les « acteurs » qui vont être filmés, afin que nous puissions donner à voir au plus près de la réalité vécue.
  • Un fil rouge : En 2017, nous avons demandé à Christine Boulanger, de Visages d’en Faces, de réaliser 16 portraits dessinés et contés d’habitants. L’enjeu pour nous était de donner à voir des habitants dont on ne parle jamais, des personnes qui sont des ressources dans les quartiers, ou des figures locales. L’objectif est de mettre en avant des « invisibles » pour montrer que les ressources ne doivent pas forcément venir de l’extérieur, qu’elles sont aussi présentes dans les quartiers. Ces portraits ont été imprimés sur de grandes bâches et affichés dans les quartiers lors des événements. Ils sont également visibles sur le site de Quartiers en Cultures.
  • Quels territoires ? Ce sont 23 quartiers qui ont participé à Quartiers en Cultures en 2017, avec une majorité situés en QPV. 20 centres sociaux et 3 EVS ont porté des actions.

Quelles ont été les étapes clés du projet ?

  • 12/10/16
    une soirée
    Restitution 2016

    Restitution de l'édition 2016 et lancement de l'édition 2017

  • 01/11/16
    2 mois
    Mobilisation

    Mobilisation des différents acteurs souhaitant s'impliquer dans Quartiers en Cultures

  • 01/01/17
    2 mois
    Recherche de partenariats

    Recherche de partenaires et construction des actions (vidéos, portraits...)

  • 01/03/17
    2 mois
    Communication

    Élaboration de la communication, de l'identité, des différents supports, recherche de médias

  • 13/05/17
    2 mois
    Festival

    Evénements sur chaque quartier et lancement de la web-série, ainsi que diffusion des portraits - Communication sur les réseaux sociaux

Quels moyens ont été mis en oeuvre ?

Mise en place des équipes et rôle de chacun

Au niveau fédéral :

  • un chargé de mission qui pilote le projet
  • un service civique qui coordonne le festival
  • un administrateur qui accompagne la démarche

Au niveau du réseau :

  • un référent du festival par structure impliquée
  • une équipe bénévole impliquée sur l’événement

Mise en place des moyens logistiques et financiers

Au niveau fédéral :

  • une subvention de la DDCS

Au niveau du réseau :

  • Fonds propres, subventions, …

Place des partenaires et du centre social dans le projet

Chaque centre social est porteur de son son événement, et participe aux réunions qui vont permettre de construire Quartiers en cultures.  Le centre social a la possibilité de travailler avec des partenaires locaux pour la mise en oeuvre de l’événement.

En conclusion

Quel(s) résultat(s) de l'action ?

Les résultats de l’action sont divers, en fonction des attendus :

  • Des habitants qui s’investissent dans le centre social
  • Des habitants qui découvrent qu’ils ont un centre social dans leur quartier
  • Une image positive des centres sociaux et socioculturels
  • Un renforcement du réseau autour d’une action commune
  • Des partenaires qui découvrent une autre facette des centres sociaux

L'action va-t-elle se poursuivre ?

Une troisième édition est prévue en 2018.

Quelles améliorations souhaiteriez-vous apporter au projet ?

Nous avons l’envie de développer un peu plus l’aspect « production » , peut-être par la mise en place d’un temps de clôture du festival, d’un spectacle. Nous voulons également mettre en lien ce festival avec d’autres projets, notamment sur la question de la jeunesse qui est très productive sur les pratiques artistiques.

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