CENTRE SOCIAL AIR BEL

MARSEILLE - 13 - Bouches du Rhône - Provence Alpes Cote d'Azur
Mode de gestion : Associatif
 

Le Centre Social Air Bel est une association gérée par un conseil d’Administration composé d’habitants défendant un projet social participatif. Au quotidien, une équipe de professionnels et de bénévoles met en place des activités, des actions et des services pour tous. Adhérer au Centre Social Air Bel c’est se reconnaître dans les valeurs fondamentales de l’association : la solidarité, le partage, la laïcité et la convivialité, mais également les soutenir et les promouvoir.
Ces quelques mots doivent alors fonder le socle des valeurs que nous souhaitons porter et défendre au sein des actions du Centre Social.
Nos relations avec les habitants, doivent être guidées par le respect, le refus des préjugés, l’acceptation de la diversité des origines. Ce respect rejoint celui de la laïcité.
Le Centre Social se doit d’être au service de tous dans la diversité des besoins.

L’histoire de la cité Air Bel :

Le Centre Social Air Bel est situé au sein du quartier de la Pomme  dans le 11e arrondissement de Marseille. Il se trouve sur la rive droite de l’Huveaune, entouré par les quartiers Saint-Pierre, Saint-Jean du Désert, les Caillols et Saint-Marcel.
Le quartier de la Pomme s’est développé autour d’un ancien noyau villageois, le long de la « petite route d’Aubagne » (D2 des Bouches-du-Rhône), à 2 kilomètres du périmètre ancien de Marseille.
Aujourd’hui, ce noyau originel existe toujours, mais l’urbanisation a remplacé les anciennes propriétés campagnardes ou agricoles par des lotissements de villas ou des ensembles immobiliers  Air-Bel, Parc Bel-Ombre, la Mazenode…

Un registre de la cathédrale de la Major, datant de 1664, répertorie un village nommé la Pomme à 5,5 kilomètres de Marseille. Le nom de La Pomme proviendrait d’une ancienne auberge située au bord de l’Huveaune.
Située à l’entrée de la Pomme, la villa Air-Bel, où André Roussin passait ses vacances dans l’entre-deux-guerres, fut pendant l’Occupation allemande le refuge de nombreux français en attente de départ vers le États-Unis.

Le 14 août 1940, le journaliste américain Varian Fry arrive à Marseille en tant que représentant de l' »Emergency Rescue Committee », francisé sous le sigle CAS pour Comité américain de secours. Aidé financièrement par une richissime héritière américaine Mary Jayne Gold et bénéficiant du patronage d’Eleanor Roosevelt, Varian Fry a pour mission de permettre à de nombreux intellectuels, savants ou personnalités politiques en danger de quitter la France pour les États-Unis. Pour animer ce comité, Varian Fry parvient à réunir entre dix et vingt personnes. Cherchant un endroit où se loger, la secrétaire particulière de Fry découvre une bastide rectangulaire sur un terre-plein en terrasse inoccupée.
Le propriétaire de cette maison entièrement meublées et entourée d’un grand parc, est le docteur Thumin, qui vit  avec sa sœur dans le pavillon à côté. Les premiers occupants, outre Varian Fry sont l’écrivain Victor Serge, sa femme et leur fils. Il suggère de recueillir André Breton, sa femme et leur fille arrivés depuis peu à Marseille.
Les dimanches après-midi, la villa reçoit d’autres artistes, surréalistes ou non : Arthur Adamov, Hans Bellmer, Victor Brauner, René Char, Frédéric Delanglade, Oscar Dominguez, Marcel Duchamp, Max Ernst, le photographe André Gomès, à qui l’on doit de nombreuses photos de cette période, Peggy Guggenheim, Jacques Hérold, le comédien Sylvain Itkine, Wifredo Lam, André Masson, Péret, Tristan Tzara, Remedios Varo, Wols et Ylla (Camilla Koeffler). C’est l’occasion pour Breton de reconstituer un groupe surréaliste.
Source: Origine des quartiers de Marseille, par Robert Bouvier, éd. J.M. Garçon, 1988 et le  Varian Fry Institute

Contexte de la création de la cité Air Bel?

Les terrains en rive nord du lit principal de l’Huveaune étaient destinés à une Z.U.P qui ne vit pas le jour ; il en restera le projet Air Bel, intitulé opération Vallée de L’Huveaune avec 1200 logements, quatre sociétés HLM, la particularité du programme est d’avoir été projeté par une équipe pluridisciplinaire assez large, avec notamment l’apport d’une réflexion sociologique sur les fonctions et espaces d’usage. L’approche de la sociologie urbaine cherchait à mieux concevoir les nouveaux ensembles urbains et architecturaux pour éviter le mécontentement des habitants. La programmation va au-delà des simples recommandations pour allouer des surfaces à des fonctions précises. De façon générale, l’étude préconisait une intégration du logement à la cité, au sein d’une forme d’unité de voisinage, comme entité architecturale identifiable par ses habitants. On recommande de lutter contre les effets du bruit, de répartir les locaux collectifs résidentiels entre les pieds d’immeubles et locaux extérieurs. Les équipements sont avant tout sociaux, et les espaces extérieurs sont spécialisés par classes d’âges. Enfin, la conservation de l’aspect campagne est recommandée au point de penser le centre commercial comme un élément d’animation à l’aspect rural.

Description?

Le projet semble avoir bien répondu au programme de sociologie urbaine. Air Bel forme une unité typologique, avec une différenciation d’échelle des places octogonales ou rectangulaires, espaces d’intégration du logement à la cité. Le plan distingue, en pied de pente, une forme de centralité avec la présence de tours, reliées à une nappe d’équipements collectifs et des commerces. De part et d’autre, un motif de tissu continu et réticulé détermine une suite de placettes plus ou moins ouvertes, bordées de constructions de quatre à cinq étages. À l’est, le plan est nettement organisé autour de deux places closes : une octogonale et l’autre rectangulaire. À l’ouest, où la pente est plus forte, un motif octogonal plus modeste apparaît au sein d’une organisation fortement marquée par la déclivité et moins lisible. En haut de pente, ces deux unités sont séparées par un espace libre de construction peu aménagé, sorte de campagne peu apprêtée.
Malgré toutes les analyses préalables, l’image d’une citadelle domine, par la forme même des constructions, le caractère social des équipements, et la faible présence des activités privées. Chaque placette semble avoir été pensée comme une urbanité villageoise, mais sans commerce, elles restent de difficiles espaces de stationnement. Ce qui sera reproché à la programmation sociologique, c’est de rationaliser les espaces d’usage en oubliant les composantes urbaines de l’activité, des services et de la résidence, du privé et du public. La seule programmation de 1200 logements en HLM, même avec plusieurs bailleurs, un sociologue et un paysagiste, éloigne d’un véritable espace urbain.

L’absence de ces éléments a empêché l’intégration urbaine d’Air Bel, déjà désavantagée par l’obstacle de la voie de chemin de fer qui limite les accès au groupe d’habitations. Il reste certains signes de confort résidentiel : les surfaces généreuses des appartements, la présence généralisée de celliers dignes de ce nom, enfin des volets coulissants en bois, encore en place aujourd’hui, qui permettent un usage varié des loggias selon les saisons ou les habitudes. Voilà quand même des éléments durables.
Source: notice monographique du Ministère de la Culture et de la Communication

 
36 bis rue de la pinède
13011 MARSEILLE
 

En images