Entre 2015 et 2017, 52 familles de Marsannay la Côte ont participé au défi familles à énergies positives (des volontaires font le pari de réduire d’au moins 8 % leurs consommations d’énergie et d’eau, particulièrement durant l’hiver, en appliquant simplement des éco-gestes.) Forts de leurs résultats en 2017, 1er au niveau national pour la plus ancienne des équipes et 16ème place pour l’équipe de voyageurs en cours de sédentarisation, les habitants se sont montrés très intéressés par l’isolation thermique et la rénovation. De plus cette démarche participative et ce travail en équipe a permis d’installer un climat de confiance entre les acteurs du centre social et les habitants.
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Suite à cette participation massive, et s’inscrivant dans les actions du contrat de projet du centre social, des habitants (certains ayant participé au défi familles) ont souhaité mettre en place un réseau d’échanges des savoirs : l’échang’heures. La dynamique « économie d’énergie » étant bien présente, les « énergiques voisins » sont assez vite créés. Il s’agit d’habitants volontaires, disponibles pour accueillir des personnes intéressées par des conseils sur leur mode de chauffage.
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Ces premiers dispositifs ont renforcé l’initiative des habitants et leur participation dans des actions autour du développement durable.
Elles ont permis également de faciliter la création de sites de compostages partagés. Chaque site, devait pour être créé, disposer de 4 personnes volontaires et formées. Entre début 2018 et début 2020, 7 sites de compostages ont vu le jour permettant un maillage intéressant de la commune. Chacun de ses sites a, en plus de ses référents « déclarés », de plus en plus d’utilisateurs/acteurs. On a pu le constater à chacune des rencontres (brassages des composteurs, distribution de compost…). Au total c’est un peu plus de 7 tonnes de déchets qui ont été détournés et revalorisés. Cet engouement pour la réutilisation, la revalorisation des déchets verts a surpris beaucoup de personnes sur la commune et au vu des demandes, le nombres de composteurs importants devraient encore évoluer.
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Les axes croisés de l’Agenda 21 et du contrat de projet ont facilité la création du Troc fringues.
Par le biais de l’échang’heure, un groupe d’usagères « les bobinettes » (groupe d’amies pratiquant la couture) a émis l’idée de pouvoir organiser un troc fringues. Coutumières de ce genre d’animation mais à une échelle plus petite, elles souhaitaient utiliser le centre social comme structure support et pouvoir utiliser les locaux.
Il n’a pas été toujours été facile, dans l’organisation bicéphale, de mettre en accord le groupe de bobinettes et parvenir à répondre aux besoins exprimés. Au fil du temps et des rencontres, la confiance s’est installée. Une gestion menée par une seule personne a permis de gommer les premières difficultés.
A chacun des trocs fringues, le nombre de participants n’a cessé d’augmenter pour le plus grand plaisir du groupe. Les rencontres avec les différents utilisateurs, ont conduit le groupe à revoir sa manière d’accueillir les usagers. L’envie de répondre à la difficulté sociale perçue est prégnant.
Après chaque troc fringues, un rapide bilan est effectué. L’organisation y est revue, les améliorations futures y sont réfléchies et suivant les constatations sur les publics accueillis, le ressenti, les modalités d’accueil sont adaptées.
Les vêtements collectés sont ensuite pour une partie conservés pour le prochain troc fringues et pour le reste, remis au vestiaire solidaire du CCAS de la commune ou remis à une association.
Au cours des trocs fringues, des personnes ont souhaité s’inscrire dans la liste des « bénévoles potentiels ». Parmi ces bénévoles actifs, il est prévu d’incorporer au groupe des bobinettes deux nouvelles personnes et de les intégrer pour la suite dans l’organisation. Le groupe « organisation » sera composé de 8 personnes. Le groupe des « aidants potentiels » compte une douzaine de personnes.
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Fin 2018, à l’heure des bilans, les participants de l’échang’heure veulent plus. Parmi les acteurs de cet échang’heure, 2 personnes voulaient aller plus loin et se lancer dans l’aventure des répare café. Un habitant « doué pour la réparation » et un chargé de mission souhaitant créé quelque chose d’utile et qui n’était pas vraiment en place sur la métropole dijonnaise.
L’envie était de pouvoir mettre en place un rendez-vous de bricoleurs volontaires désireux de réparer les petits appareils électriques, petit électro-ménager… Leur idée, conservée depuis la création, est de pouvoir sur deux jours (un vendredi soir 17h30 – 20h et le samedi matin de 9h à 12h30) accueillir les personnes souhaitant de l’aide et de susciter des vocations d’apprentis bricoleurs. Le choix a été fait de « se jeter à l’eau » et de tenter l’aventure : les Z’ateliers Répar’Café étaient nés. Ces répar’acteurs ont accueilli en février 2019 leurs premiers appareils défaillants.
Le projet a donc été lancé avec pour but de trouver des « répar’acteurs ». Assez vite, un noyau s’est formé : 3 réparateurs et 1 informaticien. Le groupe s’est rapidement pris au jeu et le nombre de personnes désireuses d’avoir de l’aide n’a jamais diminué.
Pour l’organisation, le choix a été fait de conserver les horaires, adaptés aux besoins et calqués sur l’ouverture de la médiathèque située dans le centre social. La cadence était d’une fois toute les 5 semaines soit 1 fois entre chaque vacance. Le groupe, très investi, voulait beaucoup plus (1 fois par semaine !). Pour être sûr de conserver cette équipe motivée sur une période la plus longue possible, il a été défini une cadence plus large.
Cet atelier est géré par les répar’acteurs et le chargé de mission. Ce dernier gère l’accueil, l’attente, l’animation et le café. Les bricoleurs assurent les réparations, rassurent, parlent vrais, initient les personnes qui le souhaitent. Ils cherchent toujours à bien faire et explique ce qu’ils font, ce qu’ils recherchent.
Cet atelier se veut gratuit. Il arrive au bout d’un an de fonctionnement de voir des personnes revenir avec un appareil à réparer, accompagné de gâteaux. Chacun a compris que le souhait est de se faire connaître et de faire des émules. La moyenne de fréquentation est d’une cinquantaine de participants à chaque fois.
Il n’est pas rare d’avoir des appels de personnes souhaitant connaître les dates des prochains Z’ateliers Répar’Café. La fierté des répar’acteurs est de voir des nouveaux bricoleurs les rejoindre et de voir le périmètre géographique s’élargir. La création en 2020 d’un atelier répare café dans une commune proche leur a fait très plaisir : « on a un petit frère qui vient de s’installer ».
Une école maternelle de la commune nous a même amené ses vélos à réparer le temps d’une matinée. Un plaisir pour le papy et le parent d’élèves, répar’acteurs à leurs heures de pouvoir aider la directrice présente pour l’occasion !
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La dynamique développement durable est très présente depuis 2015 et le réseau de bénévoles va en grandissant.
Certains habitants ont émis le souhait d’isoler leurs maisons. La mairie a facilité cette action.
Au travers de réunions d’information avec l’Espace info énergie et la plateforme Rénovéco de Dijon Métropole, les habitants ont découvert les clés de la rénovation et les financements possibles.
Très vite l’envie de rénover et de s’unir a germé. Un groupe s’est constitué : le groupe Rénov’Action est né (octobre 2019).
Une quinzaine au début, le groupe a rapidement pris de l’ampleur (24 familles lors de la réunion de janvier 2020). L’objectif est de mutualiser les travaux pour obtenir des coûts diminués.
Certains des membres ont souhaité réaliser un audit énergétique pour eux-mêmes mais également pour en faire profiter les autres. La particularité des maisons jumelées du quartier de la Champagne Haute, réside dans le fait que la quasi-totalité est construite sur le même modèle. Les travaux peuvent donc être similaire d’une maison à l’autre.
Le groupe s’est réuni pour discuter de la démarche à accomplir. Il a été décidé de désigner deux référents volontaires. Ces deux habitants centralisent la communication, l’information, et servent de liens entre le groupe et les supports techniques de la plateforme Rénovéco et de l’Espace Info Energie.
Il a également été décidé de constituer 3 groupes de travail autour de thématiques particulières afin de réaliser un cahier des charges pour chacune des thématiques.
En parallèle, il a été demandé au chargé de mission (qui suit le projet), un flyer pour informer tous les habitants du quartier concerné (+ de 950 logements). Le boîtage sera assuré par le groupe Rénov’action.
Il est prévu une réunion de présentation des cahiers des charges à l’ensemble du groupe.
Une fois ces derniers validés, le groupe rénov’action rencontrera les entreprises pour voir avec elles les possibles réductions.
Dans ce projet, la mairie ne peut être maître d’œuvre. Elle peut néanmoins accompagner les habitants dans leur démarche et leur faciliter l’organisation par un soutien pédagogique, technique et logistique.
Ce genre de projet, mené par des habitants seuls, semble unique car il concerne des maisons individuelles. Ce côté innovateur renforce le groupe dans son projet et l’encourage à continuer.